Si la peinture est au centre de mon travail, elle s’associe souvent à d’autres médiums tels que la vidéo ou la performance, pour créer des formes hybrides au service d’une narration. Fascinée par les œuvres de Gerhard Richter, d’Edward Hopper et de Francis Bacon, je cherche - au travers d’une peinture qui s’attache à décomposer et à recomposer les espaces et visages - à retranscrire une émotion et une perception.

Je m’intéresse à une image qui ne se donne pas à voir de façon limpide, qui se révèle graduellement. L’image est à la fois le sujet et le support de mon travail. Ainsi au travers de jeux de flous et de nets je construits une vision pleine d’intentions, les détails émergeant du flou pour attirer l’attention du spectateur. Le flou est à mon sens le début d’une histoire. Qu’il soit le fait d’un mouvement ou d’une subjectivité, ce flou témoigne que quelque chose advient, signe que l’image est toujours en suspens.

C’est cette volonté de travailler une image flottante, changeante, capable de passer d’une représentation figurative à une expression purement abstraite, qui m’a conduite à associer la peinture à la vidéo pour créer une œuvre picturale en mouvement. Mon rapport au mouvement et à l’espace se nourrit lui-même de ma pratique de la danse, notamment du Butô.

Issue d’une formation de scénographie (diplômée de l’ENSAD en juin 2013) je pense aussi mon travail dans l’espace.

Conçues comme une plongée dans un espace-temps entre fiction et réalité, mes installations en peintures animées invitent le spectateur à s’immerger dans une expérience sensorielle singulière.

JH