L'Invariance du Rugueux

Sans référent de taille, le plus petit cailloux peut devenir une montagne : c’est l’expérience de l’invariance des échelles, décrite par Benoît Mandelbrot.

Née de l’analyse des processus d’impression développés dans des projets antérieurs, cette installation présente une série de sculptures réalisées à partir de matrices de monotypes géantes non-imprimées.
Ce qui s’étend ici comme une installation peut aussi être perçu comme l’état arrêté du processus de création d’une image, outil déplacé de son usage et présenté dans sa force plastique. Aussi le dessin est réalisé directement au pinceau, à l’encre à gravure - matière noire-goudron, de forte viscosité - sur du plexiglass brossé. L’image, qui semble d’abord lisse comme une impression, s’offre à mesure que l’on s’en rapproche dans toute sa matérialité.

Chaque dessin a été réalisé à partir d’une observation longue et détaillée de cailloux ordinaires, qui se déploient dans l’espace, représentés environ cent fois plus grand que les originaux, donnant toute sa force au geste du pinceau.
Maquette géante au sein de laquelle l’homme se fait plus petit, l’œuvre spatialisée déplace le dessin et orchestre cette sensation de perte dans les échelles auprès des spectateurs, car L’Invariance du Rugueux est avant tout une expérience sensuelle et sensitive, véritable plongée dans les replis d’une matière minérale.